mercredi 22 juillet 2015

VINOLOK VERSUS CORKSCREW ? / VINOLOK OU LE TIRE-BOUCHON ?





Amis collectionneurs, bonjour !





L'inquiétude grandit pour le sort de nos tire-bouchons : la guerre du bouchon continue de faire rage !



J'ai déjà abordé cette question dans mes plusieurs articles parus sur ce blog :


Mais je n'avais pas encore évoqué une arme secrète, d'un usage encore confidentiel bien que développée il y a une décennie par les adversaires du tire-bouchon, je veux dire : le "vinolok" !


Un repas d'été - repas pourtant amical - avait mis naguère mon armée de tire-bouchons en déroute !

C'était une rencontre amicale autour d'un barbecue.
Les vins m'étaient offerts, petits vins de soif, vins de cépage, vins du Languedoc.
J'avais prévu quelques tire-bouchons pris dans ma collection, voulant proposer à mes hôtes des travaux pratiques autant que ludiques : hélas, mes tire-bouchons furent inutiles !



Mes tire-bouchons finiront-ils à la poubelle ?


Les bouteilles apportées avaient pourtant un air traditionnel.
Leur col, recouvert d'
une capsule de surbouchage, ne semblait receler aucune surprise.
Mais la traîtresse capsule cachait un bouchon de verre muni d'un joint plastique.



Bouchons VINOLOK


Et mes hôtes de me montrer alors qu'avec un simple geste le bouchon se retirait ou se replaçait sans effort !


Je m'étais dit ce jour là que Kenelm Digby, l'inventeur de la bouteille moderne en 1632, avait peut-être fait encore une fois preuve de prescience ! Il avait préconisé en effet le bouchage au bouchon de verre émerisé - comme le pratiquaient déjà les pharmaciens - plutôt que le bouchage au liège. Aura-t-il raison quatre siècles plus tard ?


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J'imagine que bon nombre d'entre vous connaissent ce produit développé par ALCOA et Vinolok, propriété de la société tchèque Preciosa, aujourd'hui CSI Deutschland GmbH ?
Je n'ai pas retrouvé le brevet de cette invention attribuée soit à un pharmacien autrichien, soit à un dentiste allemand, Karl Mattheis ?

Il s'agit d'un bouchon de verre ou de plexiglas de forme tronconique, muni d'un joint en plastique, de type joint torique.
Une capsule aluminium - ou parfois plastique aujourd'hui  - maintient le bouchon et garantit une totale étanchéité, ce qui constitue à la fois la force et la faiblesse du dispositif.

Parmi les arguments de vente, trois sont non négligeables :
- le premier est que l'ouverture ne nécessite pas l'emploi d'un ustensile ... traduisez : d'un tire-bouchon !



Le tire-bouchon  rendu "has been" par Vinolok ?

- le deuxième est que la disparition du risque de "goût de bouchon"
- le dernier est que le rebouchage est aussi aisé qu'avec un bouchon de porto.

Pour les viticulteurs, le procédé semble intéressant, et certains ont déjà succombé aux arguments des vendeurs. L'aspect financier est cependant encore dissuasif : 
- le prix des bouchons Vinolok avoisine les 30 à 40 cents d'euro, et est donc proche du prix des bouchons de liège de qualité supérieure.
- les bouteilles doivent avoir un diamètre de goulot parfaitement régulier le bouchon de verre n'ayant pas la souplesse du liège : l'approvisionnement impose de contractualiser avec un grand groupe verrier capable de fabriquer spécialement pour un bouchage Vinolok. 
- une chaîne d'embouteillage spécifique est nécessaire, freinant le développement dans de petites exploitations.


Au moment d'écrire cet article, j'ai voulu me rendre compte des progrès dans la diffusion de cette technique. 
Je me suis ainsi rendu dans un grand magasin proche de chez moi et ai pu constater que plusieurs vins étaient effectivement proposés sous cet habillage.





Déjà en magasin !


Il s'agit de vins de qualité moyenne, provenant le plus souvent de régions de grande production, comme le Languedoc.


Cette question vous intéresse ?

Je vous recommande quatre sites qui méritent d'être visités :

- Le site de Vinolok tout d'abord :
http://vinolok.cz/
Vous y retrouverez l'histoire et la gamme des produits, comme les arguments de vente développés par l'entreprise.

Celui de Philippe Margot : 
http://www.cepdivin.org/

Son article "Quoi de neuf en cave ? " décrit "d'autres moyens d'approcher le vin" ; vous y trouverez un important chapitre consacré au bouchon de verre Vinolok.

- Celui de Jacques Orhon, Globe-trotter du vin : 
http://jacquesorhon.com/par-monts-et-par-vignes/humeurs/de-liege-de-metal-ou-de-verre
L'auteur y établit un parallèle entre différents types de bouchage : liège, métal (la capsule à vis) ou verre, et ... ne désespère pas du bouchage au liège !

- Celui, commercial, de Sandrine Quintin, fondatrice de l'entreprise Cevenpack : 
http://www.lebouchoncommunicant.com/
Son idée a été d'utiliser le bouchon Vinolok comme support publicitaire. 
Et de fait, le bouchon Vinolok se décline aujourd'hui en diverses couleurs et peut comporter une illustration publicitaire, un insert métallique ou de cristal ; et le joint lui-même peut être décliné en différentes couleurs.


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Capsule à vis, Hélix, Vinolok... on le voit : les idées ne manquent pas pour mettre hors de combat bouchons de liège et tire-bouchons.


J'aime beaucoup pour ma part l'esthétique et la diversité des bouchons Vinolok, lesquelles témoignent de siècles de savoir-faire chez les maîtres verriers de Bohème, ceux-là même qui ont su se regrouper dans l'entreprise Preciosa. 
J'entrevois même là la possibilité d'une collection spécifique, laquelle pourrait séduire quelques uns de nos amis cortexophiles au risque pour eux d'oublier le goût du bouchon !




Vinolok, une affaire de maîtres verriers tchèques



Mais je n'oublie pas que ni les viticulteurs, ni les négociants ne sont prêts à se passer du liège pour boucher leurs vins les plus nobles : tradition et culture président au cérémonial de l'ouverture d'un grand cru.
Même Kenelm Digby avait dû se rendre !


Le tire-bouchon n'est pas vaincu.



M


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