mardi 13 septembre 2016

ENIGMA N° 28 : LOUIS MORIZOT, UN FABRICANT PEU CONNU DE TIRE-BOUCHONS ET FORETS




Amis hélixophiles, bonsoir !



Voici une nouvelle énigme :

Enigma n° 28 : que sait-on de Louis MORIZOT ? 

... si ce n'est qu'il s'agit d'un fabricant de tire-bouchons et de percettes ou forets à déboucher ?


J'ai acquis il y a quelques jours un intéressant foret à déboucher marqué L. MORIZOT, mais... qui était ce Monsieur MORIZOT ? Pouvez-vous m'aider à mieux l'identifier ?



Le nom même de l'objet est déjà problématique.
S'agit-il d'un foret à déboucher de vigneron ou de limonadier ? d'une percette ? d'un pique-fût ? d'un "gimlet" ? ... je vais utiliser le terme "foret", mais je vous laisse juges !




Un foret à déboucher marqué L. MORIZOT


La "manière" et les matériaux utilisés datent ce foret de la fin du XIX° siècle. 
La poignée est en corne brune avec des embouts en os. 
La partie supérieure du fût est de section carrée. Elle s'affine en cône très allongé et est décorée de trois cordons. La partie inférieure se termine en pointe de section carrée.
Le fût est clairement marqué L. MORIZOT.


J'ai trouvé trace de ce fabricant - une trace légère - dans le livre si souvent cité ici de Gérard Bidault :
Les tire-bouchons français
Modèles & Fabricants.

Notre héros s'appelait Louis Morizot et fut actif tout d'abord comme ferblantier à partir de 1855, puis comme fabricant de tire-bouchons, à Paris entre 1880 et 1889.




Article de Gérard Bidault consacré à Louis Morizot


Gérard Bidault note : 
"On le trouve, dès 1855, exerçant cette activité [de ferblantier] dans plusieurs ateliers parisiens, dont un passage rue Aumaire, qui a déjà vu défiler de nombreux fabricants.
En 1880, à 53 ans, Morizot installe, rue Orfila dans le XX° arrondissement, une "fabrique d'articles en acier poli" avec spécialité de tire-bouchons en tous genres" - "travaille sur tous modèles."
Morizot sera ainsi répertorié jusqu'en 1889.
Mais hormis ces renseignements, tout reste à découvrir sur Louis Morizot.


Mes propres recherches ne m'ont guère fait progresser, quelle que soit l'entrée que je choisisse : nom, profession, adresse...

J'ai retrouvé la rue "au Maire", devenue rue "Aumaire" et son "passage Aumaire", devenu "impasse de Rome".
Elle se trouvait au cœur du quartier des chaudronniers et des ferblantiers :



 Portraits pittoresques de Paris rue Au Maire
(Gallica)



Il n'est donc pas autrement étonnant que Louis Morizot  ait pu y exercer une activité de ferblantier dans plusieurs ateliers.


J'ai aussi trouvé une mention en 1847 d'un autre Morizot, ferblantier - lampiste et inventeur d'une mystérieuse "lampe spontanéide à régulateur" :



La Diligence : Journal des voyageurs :
littérature, mœurs, théâtres, modes, itinéraires, voyages, industrie 
(1847-10 in Gallica)


On le voit, il y a des points communs entre nos deux Morizot : 
- l'adresse, 29 rue des Prêcheurs, est proche de la rue Aumaire, 
- la profession exercée est la même, 
- ce Morizot est manifestement déjà expérimenté en 1847, 
- la chronologie est compatible,
mais de là à conjecturer qu'il pourrait s'agir du père ou au moins d'un parent de Louis Morizot qu'on va retrouver travaillant comme ferblantier huit années plus tard, ce serait un peu rapide...


Il nous reste donc à espérer que quelqu'un parmi vous pourra nous en dire plus sur cet artisan "spécialiste de tire-bouchons en tous genres".

Je ne manquerai pas de publier vos contributions,



M

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