mardi 30 janvier 2018

1906, QUAND "LA QUESTION DES TIRE-BOUCHONS" PREOCCUPAIT VERMOT




Amis collectionneurs, bonjour !


Les tire-bouchons sont partout...


J'achetai l'autre matin - et pour entretenir l'amitié avec Alain, brocanteur apprécié - l'almanach VERMOT 1906 qu'il avait cru devoir me réserver.
Je n'en attendais presque rien, si ce n'est respirer l'air du temps, m'amuser de quelques caricatures, m'intéresser aux publicités pour des remèdes miracles : "vin de Vial", "sirop Delabarre", "spécifique Suisse"...

A mon retour, je me mis à le lire, m'attachant page après page à l'éphéméride, autant qu'aux conseils ménagers... 
Et c'est à la page du vendredi 23 mars que nous attendaient depuis plus d'un siècle les tire-bouchons !


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En effet, en ce 82° jour de l'année 1906, l'almanach VERMOT évoquait une grave question de santé publique,
La question des tire-bouchons.



Les tire-bouchons modernes entraîneraient 
une recrudescence de maladies stomacales et intestinales...


Voyons le texte :

"Si nous en croyons la Faculté, il y a une question de tire-bouchons, qui ne laisse pas, paraît-il, de présenter une certaine gravité.

Les médecins des hôpitaux parisiens ont constaté depuis quelque temps une recrudescence de maladies stomacales et intestinales, provenant de légères écorchures ou perforations.
Un hasard d'autopsie révéla que ces blessures étaient causées par de petites parcelles de verre ou plutôt par des débris de goulots tombés dans l'intérieur des bouteilles.

On acquit, en outre, la certitude que les éclats de verre étaient produits par le tire-bouchon à tige droite, dont on se sert actuellement et qui agit par pression sur le goulot comme une sorte de petit levier.



Le défaut des Dordet, Delavigne et autres mono-leviers...



Cette tige attire le bouchon ; mais la pression écaille le verre ; des parcelles tombent dans le récipient ; on les avale avec le liquide et on se perfore ainsi l'estomac ou les intestins.
Comme on le voit, il n'y a pas de quoi plaisanter et on est presque tenté de regretter le modeste tire-bouchon de nos pères, le vieux tire-bouchon à vis et à anneaux.



"Une vis et un anneau".




En attendant, voilà un nouveau sujet de préoccupation. Nous n'avions pas assez de toutes les questions à l'ordre du jour ; il nous fallait encore la question des tire-bouchons et cela dans la saison où le besoin de déboucher quelques bouteilles se fait, certes, le plus vivement sentir.

Pauvre pays !"


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La conclusion, peut-être "un peu pessimiste", compare la question des tire-bouchons à celles qui interpellent la société française de 1906, la plus grave étant alors la crise marocaine !

Plus modestement, il est juste de noter que l'appui du tire-bouchon sur le goulot de la bouteille est source de casse - du verre ou du bouchon - et que cela restera une préoccupation constante des inventeurs : la jambe articulée des sommeliers en est l'illustration.



M



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